Un concept original pour une soirée décalée : c’était « La 1ère nuit de la déprime » organisée le 18 Février aux Folies Bergères, à Paris, par Raphaël Mezrahi. A surveiller car il y en aura forcément une seconde, à ne pas rater !!
Je suis tombée sur l’affiche par hasard dans le métro : « Tous vos chanteurs préférés viendront chanter leurs chansons les plus tristes » ; « Vous avez vos ordonnances, vous gagnerez des allers simples pour Lourdes en 2ème classe » ; « Venez en tenue sombre, c’est préférable » ; « A quoi sert de courir après le bonheur alors que la déprime est à portée de main ». Et comme le concept m’a interpellée, j’ai immédiatement réservé des places.
Tout commençait dans le hall d’accueil des Folies Bergère dans lequel déambulaient les spectateurs mais aussi les artistes : distribution de Kleenex et de lunettes noires, stands proposant des crêpes au Nutella et des glaces, jeunes filles à la mine déconfite installées sur un banc avec autour du cou des pancartes « on cherche l’amour », stand tenu par Christophe Hondelatte et proposant (pour du faux) des anti-dépresseurs d’une marque célèbre …
Cela a continué avec 3 heures d’un spectacle ouvert par Michel Drucker.
Pas d’orchestre mais des artistes s’accompagnant à la guitare ou au piano, ou accompagnés au piano par Jean-François Zygel.
Entre deux passages d’artistes, des vidéos d’interviews réalisées par Raphaël Mezrahi effectuées vautré sur un canapé, la mine sombre et la voix pâteuse. S’y adonnèrent tour à tour Jacques Dutronc (« Jacques, pour toi qu’est ce qui est le plus déprimant ?» « Françoise, sans hésitation »), Michel Sardou et Eddy Mitchell.
Côté artiste on eut droit à tout ce qu’il y avait de plus déprimant : « Tombe la neige » par Adamo dans une version surprenante, « Stewball » par Hugues Aufray qui enchaîna par « Mistral gagnant » en hommage à Renaud, « Avec le temps » de Léo Ferré interprété par Catherine Lara, « Il est mort le soleil » par Nicoletta, « Je suis malade » par Alice Donna, « Ma révérence » par Véronique Sanson, une splendide interprétation par Christophe de « les Mots Bleus » … etc.
Gérard Lenorman tenta bien sa « Ballade des gens heureux » mais fut expulsé de scène au motif qu’il n’était pas dans le créneau et plombait l’ambiance.
Le public fut également invité à exhiber ses ordonnances de tranquillisants anti-dépresseurs et autres et quelques allers simples pour Lourdes furent effectivement distribués.
Bref, une soirée vraiment originale et je m’inscris d’ores et déjà à la seconde édition qui ne devrait pas manquer de se produire.