Une double contribution, de Gilbert et de moi-même.
Film franco-portugais qui reprend et développe différemment le sujet déjà abordé dans le film Les Femmes du 6ème étage : les étrangers du sud de l’Europe en France. Film que j’avais apprécié à sa sortie malgré la présence de Fabrice Lucchini dans le rôle titre. Ici pas vraiment de têtes d’affiche, on sent le film joué par des acteurs locaux, qui s’articule autour de cette communauté Portugaise venue en France sous le régime de Salazar (et pas Alcazar… si vous allez voir le film vous comprendrez pourquoi).
Gilbert y est allé pourquoi : Pour se détendre avec une comédie traitée selon le mode : nous sommes des gens simples et courageux. Nous avons toujours su donner à notre vie la fraîcheur des « beaux jours » et même si parfois nous étions un peu suspects ou honteux de notre statut il ne faut rien regretter. La France nous a accueilli, intégré et même si çà n’a pas toujours été simple, nous lui devons beaucoup. Le réalisateur, même s’il dit ne pas avoir fait un film autobiographique, dédie ce film à ses parents comme Pagnol (dans les films d’Yves Robert) l’avait fait pour La Gloire de mon père et le Château de ma mère.
… et j’y suis allée pourquoi : Parce que j’avais bien aimé la bande annonce et que j’avais lu de très bonnes critiques.
Le Synopsis : Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien, dans leur chère petite loge. Ce couple d’immigrés portugais fait l’unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Tant appréciés et si bien intégrés que, le jour où on leur offre leur rêve, rentrer au Portugal dans les meilleures conditions, personne ne veut laisser partir les Ribeiro, si dévoués et si discrets. Jusqu’où seront capables d’aller leur famille, les voisins, et leurs patrons pour les retenir ? Et après tout, Maria et José ont-ils vraiment envie de quitter la France et d’abandonner leur si précieuse cage dorée ?
Les principaux acteurs : Rita Blanco (Maria), Joaquim de Almeida (José), Roland Giraud (Francis Caillaux), Chantal Lauby (Solange Caillaux), Barbara Cabrita (Paula), Lannick Gautry (Charles), Maria Vieira (Rosa ), Jacqueline Corado(Lourdes)
L’avis de Gilbert : Comme je le dis plus haut, j’ai retrouvé dans ce film des accents de Pagnol avec des acteurs sincères et crédibles. Dans ce film, les valeurs du travail, de la gentillesse, du courage, de l’honnêteté sont présents et si parfois le trait est un peu caricatural (elle concierge, lui maçon) je conseille d’aller voir ce film qui devrait vous faire au moins sourire. Ah ! Si vous voulez en savoir plus sur Salazar, je vous conseille de lire le livre de Diane Ducret : Femmes de dictateur (2 tomes).
… et mon avis : J’ai beaucoup aimé. Tout en étant grave et pas facile à aborder, le thème du film, à savoir le déchirement entre le pays d’adoption et le pays d’origine, est traité de façon juste et légère. Ah la scène des deux personnages principaux, des gens modestes et pleins d’humilité, se retrouvant à passer un week-end dans un hôtel de luxe ! Le film est remarquablement porté par les deux acteurs principaux (Rita Blanco, Joaquim de Almeida) mais les seconds rôles sont également remarquables, notamment Chantal Lauby en bourgeoise complètement décalée ou Nicole Croisille en vieille égoïste acariâtre. C’est plein d’humour et on rit parfois mais c’est aussi et surtout empli de tendresse et d’émotion : j’ai même versé des larmes lors de la scène où le fils de Maria croise sa mère dans l’escalier, accompagné de sa petite amie, et où lorsque la jeune fille demande « Qui c’est ? », il reste muet et laisse sa mère répondre « Je suis la concierge de l’immeuble ».
En conclusion, une vraie bouffée de fraîcheur, de solidarité, et de générosité.