Nous continuons la découverte des incontournables de l’île : après le Sud, nous poursuivons avec le Nord, toujours par le biais d’un taxi réservé pour la journée.
Nous commençons notre excursion par Port Louis que nous visitons donc pour la deuxième fois. Nous apprécions toujours autant le marché aux légumes et ses explosions de couleurs et d’odeurs. Quant aux halles aux viandes et poissons, c’est également une explosion de couleurs et d’odeurs, mais pas forcément des plus agréables.
Cette fois ci nous montons à l’étage de la halle aux légumes qui est réservé aux échoppes de souvenirs divers : paréos, tee-shirts, pashminas, épices et babioles en tous genres. L’endroit n’est guère agréable car les commerçants sont vraiment pressants, limite harcèlement : c’est d’ailleurs bien le seul endroit de l’île où nous avons été confrontés à ce phénomène. Quant aux prix, ils sont relativement hallucinants puisque certains osent étiqueter des sachets d’épices identiques à ceux du supermarché (même marque, même contenance) 10 à 20 fois plus cher. Bref, si vous visitez le marché aux légumes de Port Louis, inutile de monter à l’étage (sauf pour faire des photos puisque l’étage est une galerie ouverte sur le rez-de-chaussée). Redescendus dans la partie légumes, nous faisons une halte dans la partie climatisée réservée aux boutiques de nourriture et boissons à consommer sur place et dégustons comme la fois précédente ce que j’avais baptisé « lait caillé-vanille » et dont j’ai appris un peu plus entre temps : c’est de l’alouda, et c’est en fait une boisson à base de lait, d’agar agar et de graines de basilic indien à laquelle on ajoute éventuellement une boule de sorbet vanille et divers arômes et/ou colorants alimentaires. C’est vraiment rafraîchissant et délicieux.
Nous reprenons la route pour le célèbre jardin de Pamplemousses situé à une douzaine de kms au Nord de Port Louis. C’est un jardin créé en tant que potager au début du 18ème siècle, transformé en parc botanique au milieu du 18ème siècle et qui fut au fil des siècles un lieu d’inspiration pour de nombreux écrivains et personnalités, tels Baudelaire, le Clézio, Mitterrand, Mandela ….
Soyons clairs : j’ai été franchement déçue. J’avais visité le jardin il y a une bonne vingtaine d’années et dans mon souvenir il était beaucoup plus majestueux. Alors bien sûr, ce pourrait n’être que le résultat de cette tendance naturelle à enjoliver les souvenirs, mais je crois que ce n’est pas que cela comme l’a confirmé le guide avec lequel nous avons effectué la visite et qui travaille dans le jardin depuis plus de 40 ans. Pour lui, le jardin se dégrade d’année en année et les causes sont multiples. Citons en vrac l’ouverture dominicale gratuite au public qui pique-nique et n’hésite pas à cueillir et arracher les plants, les expériences pour le moins douteuses de technocrates qui pour éviter je ne sais quelle maladie n’ont pas hésité à introduire des escargots aquatiques qui se révèlent être les pires prédateurs des nénuphars et lotus et ne peuvent être exterminés qu’un à un et manuellement, alors que … cause numéro 3, il y de moins en moins de personnel dédié à l’entretien du jardin. Bien sûr, cela reste un bel endroit avec quelques beaux arbres mais le manque d’entretien est vraiment visible.
Nous repartons direction les plages du Nord pour déjeuner et se poser sur le sable : nous décidons d’éviter Grand-Baie, temple du tourisme de masse et du shopping doté d’une plage superbe mais encombrée de nombreux bateaux, et nous optons pour la plage de Mont-Choisy. C’est une superbe anse bordée de sable fin et blond et de filaos, particulièrement propre, loin de toute agitation, et disposant juste de quelques gargotes qui proposent carris et mines frits. L’eau est turquoise, aucun caillou ou débris de corail ne tapisse le fond clair, et même si ce jour le ciel est plus gris que bleu, nous faisons une excellente halte.
A la semaine prochaine.
